mardi 6 août 2013

Le Sumo qui ne pouvait pas grossir

Entre le boulot, internet ... internet, le boulot (parfois les cours, la vie sociale), j'ai perdu un des loisirs qui me procurait le plus de plaisir fut un temps: lire. Je viens d'une filière littéraire et naguère, je pouvais lire une dizaine de livres par an et maintenant, je peine à un finir un. J'en commence des dizaines sans jamais réussir (ou vouloir) en terminer un. J'ai présentement commencé le dernier tome de A Song of Ice and Fire (A Dance With Dragons), Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir, L'âme du Temple de Robyn Young, La Bible (si si) et jusqu'à ce soir, j'avais Le Sumo qui ne voulait pas grossir de Eric Emmanuel Schmitt. Faisant exactement 101 pages avec une grosse écriture, j'ai pu finir ce livre en deux heures et c'est donc lui qui sera le sujet de mon article. 

Avant de commencer, petit aparté sur l'auteur. J'ai lu un autre de ses romans: La Part de l'Autre que je conseille fortement. Il nous propose deux versions revisitée de l'Histoire: l'une qui est une biographie romancée de l'Adolf Hitler que l'on connait et une autre qui où un certain Adolf H aurait été reçu à l'école des Beaux Arts de Vienne. 


« La minute qui a changé le cours du monde est celle où l'un des membres du jury de l'École des beaux-arts de Vienne prononça la phrase « Adolf Hitler : recalé »

Mais revenons au livre Le sumo qui ne pouvait pas grossir. Schmitt nous propose de suivre le destin de Jun, 15 ans, vendeur de bricoles dans les rues de Tokyo. Il vit une vie solitaire et dans la détestation de soi. Mais un jour, il rencontre un petit homme qui lui répète chaque jour: " Je vois un gros en toi. " 
Ce que l'on découvre plus tard, c'est que cet homme est maître Sumo. Jun est d'abord réticent, borné à rester dans " l'allergie de tout et même de soi" mais il se laisse charmer par cet intriguant personnage. 

Mais ce livre n'est pas que le récit d'un garçon qui devient champion sumo. C'est aussi, en trame de fond, le parcours initiatique d'un écorché de la vie, d'un adolescent qui tente de se construire et de trouver qui il est. A travers la discipline sumo mais aussi le bouddhisme zen, on suit sa progression et on a l'impression de le découvrir en même temps qu'il se découvre lui-même. 

Il y a énormément de sujet abordés: le travail sur soi, l'univers sumo, la philosophie zen, la découverte de l'amour, le poids du passé. Mais il y a un gout de trop peu ... Tous ces thèmes, toutes ces idées auraient mérité un livre de 300 pages. Selon moi, c'est un bon livre qui explore un parcours initiatique d'un autre genre (via l'univers du sumo) mais c'est avant tout, un livre inachevé. Je me suis sentie frustrée à la fin mais aussi déçue par un "twist" qui est un peu trop facile à mon gout.

Mais c'est peut être un bon préambule pour son "cycle de l'invisible". Ce cycle comporte 6 livres. Normalement Le Sumo qui ne pouvait pas grossir est l'avant dernier. Je ne l'ai pas pris dans l'ordre mais la lecture de ce roman me donne envie de lire les cinq autres qui composent ce cycle. (Pour plus d'informations, c'est par ici !